VASSILIOS SPERANTZAS, Painter
Please click on the images to view them in bigger size. Copyright art and photos © 1997 Vassilios Sperantzas
BIOGRAPHIE
Né à Athènes en 1938. S´installe à Paris en 1956 pour étudier la peinture à l´Ecole des Beaux Arts. Après ses études il continue de vivre à Paris et à travailler à l´atelier de lithographie où il devient assistant en 1977 et continuer d´enseigner jusqu´en 1987. En 1987 il rentre à Athènes où il vit et travaille jusqu´à aujourd´hui.
EXPOSITIONS PERSONNELLES
1966 Astor Gallery, Athens, Zegri Gallery, New York
1969 Maison des Beaux Arts, Paris
1970 Université d´Aix-en-Provence
1971 Nea Gallery, Athènes
1972 ZM Thessaloniki
1977 Origraphica, Malmö
1978 Galerie Polyplano, Athènes
1979 Galerie Ora, Athènes
1981 Galerie Polyplano, Athènes
1983 Galerie Biren, Paris
1985 Galerie Biren, Athènes
1987 Galerie Anemos, Athènes
1989 Galeries Zoumboulakis, Athènes
1990 Agathis, Athènes
1991 Galerie Irmos, Thessaloniki
1992 Galerie Polyedro, Patras
1994 Galeries Zoumboulakis, Athènes
1995 Galerie Irmos, Thessaloniki
1996 Pinacothèque, Patras
1998 Galerie Adam, Athènes
EXPOSITIONS DE GROUPE
1962 "Peintres Grecs", Musée d´Art Moderne, Paris
1966 Bibliothèque Nationale, Paris
1969 Galerie "3+2", Paris
1970 Galerie de l´Aeroport d´Orly, Paris
1971 "Safrai" Gallery, Jérusalem
"La Roue", Paris
"Six lithographes", Versailles
1972 Gordon Gallery, Tel Aviv
1973 "Graphotek", Berlin
1976 Galerie de l´Aeroport d´Orly, Paris
1977 "Collection", Athènes
1978 "Origraphica", Malmö
1980 "Collection", Athènes
1981 Salon de Toulon
1982 Galerie Nees Morfes, Athènes
1983 Galerie Biren, Paris
1983 Galerie Bulloz, Paris
BIOGRAPHY
Born in Athens in 1938. Moved in Paris in 1956 to study painting at the Fine Arts School (Ecole des Beaux- Arts). After his studies he continued to live in Paris and worked at the lithography atelier of the School where he became assistant and teached until 1987. That year he returned to Athens where he works and lives until today.
TEXT
LA PEINTURE DE SPERANTZAS
par Eurydice Trichon-Milsani
� Je marche contre courant et parfois cela me plait � m'a dit un jour Sperantzas et je pensais que c'est là la position nécessaire de toute création originale, avec toutes les douleurs et les joies que cette marginalité comporte.
Ces joies d'ailleurs doivent être grandes, puisque le créateur enfoncé dans la magie de son monde et pris lui même au piège de ses propres sortilèges, est finalement sauvé du relatif des phénomènes extérieurs. Son aventure artistique indépendamment du succès et de l'ascension 50ciale acquiert une qualité imprenable et absolu.
Tel est l'art de Sperantzas. Il s'agit d'une uvre apparemment sans évolution. Au moins en ce qui concerne la thématique, le climat, les obsessions visuelles du peintre. On y trouve le même type d'images d'un caractère très particulier que Sperantzas a créé presque dès le début de sa carrière. Il s'agit de l'évocation obsédante d'un lieu clos que le regard embrasse d'un seul coup dénombrant toujours les mêmes choses: femmes, lits, chats, oiseaux, lampés de pétrole, miroirs, tissus. Le cube fermé de la chambre, meublé de quelques objets stéréotypés devient le théâtre d'une étrange intimité. Théâtre de staticité parfaite et d'attitude fixe et répétitive que les reflets expressionnistes de la couleur transforment inlassablement en mille variantes: figures de femmes les yeux grands ouverts, aux corps amoureux, gorgeant de lumière, debout ou couchées, plongées dans une attente lourde et sensuelle. C'est un monde plein de langueur et de féerie orientale d'une culture grecque venue de l'Anatolie. Images d'un exotisme proche qui a nourri la sensibilité de l'artiste dès sa jeunesse: les figures féminines toutes en chair, aux cheveux frisés et aux bouches rondes comme sur les vieux chromos suspendus aux murs du café athénien, les corps figés et hiératiques découpés dans le métal argenté des ex-votos orthodoxes, le décor désuet de vieilles maisons néoclassiques d'une ville grecque aujourd'hui disparue. Cet attachement à un passé relativement récent mais révolu mythifié par le temps mais aussi par l'éxil, a conduit Sperantzas à un autre univers enchanté et plein de réminiscences populaires et pittoresques: celui de Chagall. C' est en traversant l'uvre de ce grand maître qu'il a su maîtriser l'exubérance de sa couleur gardant pourtant le goût des tons chatoyants qui produisent le climat fantasmagorique dans lequel ses personnages esquissent leur pantomime mystérieuse. La gravure et surtout la lithographie ont contribué également à l'assourdissement relatif de la fougue expressionniste. La conquête de la ligne a structuré l'image et le contour a conféré aux détails un sens plus précis. La lithographie a particulièrement retenu l'attention du peintre, devenue l'objet d'expérimentation techniques originales. Sperantzas est aujourd'hui un des meilleurs lithographes Grecs. Le caractère illustratif et anti-monumental de ses sujets convient à ce genre. Une gamme chromatique différente - ocre, gris, violet sourd -, donne à l'image un caractère onirique. L'organisation de la page en cercle ou en séquence, possède une mobilité et une liberté souvent amusante contrairement aux peintures à l'huile, uvres plus statiques, graves et volontairement primitives. Les crayons, de petit format, sont aussi d'un grand intér~t. Le papier est animé par le mouvement chaleureux de la main qui distribue la richesse de la couleur arrivée a son comble. Des tons roses et orangés s'accordent harmonieusement a des verts acides et des bleus violacés pour la jouissance des yeux.
Nul écho de la mode dans cet uvre particulière et autonome. Fermée a toute avant-garde elle continue son chemin nourrie de sa vérité propre. Fidèle à l'amour pour la même femme aux rondeurs voluptueuses que regarde un visage sévère et rêveur dans des petits miroirs ronds, Sperantzas continue son voyage dans un temps arrêté.
Il insiste avec la même finesse et le même acharnement sur chaque détail mille fois cité, mille fois disparu et retrouvé dans son art poétique du récit et ses images de plus en plus hallucinantes dans la combustion lente de la couleur, deviennent des pages de contes de fées que nous parcourons seuls, avec les yeux étonnés des enfants et dont l'éclat nous entraîne et nous réchauffe.